Moorea, l’île sanctuaire
Tous les crépuscules mènent à Moorea.
Ce soir-là, un magnifique crépuscule agitait ses couleurs de fin de journée au-dessus des flots pendant que nous prenions place sur le pont extérieur de l’un des traversiers reliant l’île de Tahiti à Moorea plusieurs fois par jour. Les cheveux balayés par un vent qui secouait frénétiquement le coloré drapeau de l’archipel attaché au mât, le silence se voulait le meilleur compagnon du moment. Il devait être autour de 17 heures et, laissant la grande île de Tahiti baignée d’une douce lumière de fin de journée derrière nous, l’horizon laissait entrevoir la silhouette de celle que l’on nomme l’île sanctuaire.
La mer était calme, le temps clément, et le crépuscule nous menait vers Moorea.
Nous avions décidé de faire connaissance avec elle par la voie des eaux plutôt que la voie des airs, l’envie de prendre le large l’ayant emporté sur celle de faire un autre spectaculaire vol sur les ailes d’Air Tahiti. Au terme d’une traversée d’un peu moins d’une heure, nous sommes arrivés à la gare maritime située dans la commune de Vai’are sur le versant oriental de l’île. À première vue, le sentiment d’être fraîchement débarqués dans l’univers de Parc Jurassique nous traversa : le village, de taille modeste, était lové dans une petite baie où la nature dominait, elle-même enveloppée dans la luxuriante selve des versants dont on ne parvenait pas à voir la fin.
Surpris par cette arrivée en pleine forêt tropicale, nous trouvâmes tout de même un conducteur de taxi pour aller poser nos pénates dans la première oasis de tranquillité choisie pour entamer ce séjour à Moorea : l’hôtel Sofitel Ia Ora Moorea Beach Resort.
Il fallut peu de temps pour que monsieur le chauffeur remarque que nous n’avions pas exactement la même sonorité que lui au parler et démasque notre provenance québécoise tout en ajoutant joyeusement que son fils faisait présentement ses études en commerce à Montréal et que les Québécois étaient très appréciés ici. Les probabilités d’une telle rencontre de l’autre côté du planisphère sont minces direz-vous, mais elles existent. Dans le genre sympathique, difficile de faire mieux comme accueil.
Après une brève course de taxi, nous sommes arrivés devant le hall aux accents très polynésiens qui servait de réception au Sofitel Ia Ora Moorea. Dans ce second établissement de la chaîne Sofitel, nous avons ici aussitôt fait de retrouver un personnel d’un grand professionnalisme et d’une amabilité hors pair grâce à qui en un rien de temps nous étions installés dans notre bungalow…sur pilotis, vue sur le lagon. Nous promettant que, plus tard à la faveur de la nuit tombée, nous reviendrions nous affaler sur la terrasse du bungalow pour contempler la grande île de Tahiti tout illuminée au loin, nous prîmes la direction de la salle à manger.
L’air humait les tropiques et la douceur des îles sur un fond de brise marine : c’était soirée polynésienne avec démonstrations de danses traditionnelles agrémentées d’un buffet faisant la part belle aux spécialités des lieux. Ainsi, des montagnes de fruits et légumes pimpants de vitalité côtoyaient de splendides poissons, flanqués de viandes, fromages, charcuteries, produits de boulangerie et déclinaisons de pâtisseries en tous genres, toujours accentués d’un petit je-ne-sais-quoi soulignant savoureusement les couleurs locales.
Les estomacs sensibles s’abstiendront de se vautrer dans le poisson cru sur lequel on verse une généreuse rasade de sauce à base de têtes de crevettes d’eau douce, de lait de coco et d’eau de mer, le tout… fermenté ! Ce plat de grandes occasions dominicales comporte son lot de nouvelles dimensions sensorielles, mais n’est pas à la portée de tous comme me l’indique en riant notre charmante serveuse en voyant mon expression faciale née de la première bouchée. J’en conclus que je suis de ceux pour qui la révélation n’est pas encore venue tout en déclinant poliment le défi qui m’est fait de prendre une seconde bouchée.
Ayant absorbé chaque seconde de notre sublime séjour au Sofitel, nous mîmes ensuite le cap sur l’hôtel Manava Suite Resort Moorea, situé à Maharepa sur le littoral nord de l’île. Beaucoup plus intimiste que son confrère Sofitel, mais tout à fait dans la même veine que son jumeau de Tahiti, l’hôtel Manava Suite Resort de Moorea est un havre de tranquillité composé de bungalows sur pilotis, de bords de plage et de jardin ou encore de chambres confortablement situées dans le pavillon principal. Une piscine bordant le lagon, un bar et un restaurant tous trois campés dans la végétation tropicale, omniprésente sur le complexe, achèveront de vous inviter à la détente.
C’est avec un enthousiasme non dissimulé que nous nous sommes isolés du monde dans la cour arrière de notre bungalow jardin avec piscine privée – oui, oui, pour vous seul(s) – en sirotant un jus d’ananas fait par l’excellente maison Rotui, entreprise productrice de jus et liqueurs alcoolisées fondée à Moorea en 1981 et aujourd’hui au cœur du quotidien de tous les Polynésiens. Pour ajouter au plaisir, essayez le blanc sec ou le moelleux produits localement et tous deux élaborés à base de la variété d’ananas Queen Tahiti qui pousse sur les flancs des hauteurs de Moorea : un pur régal.
Il serait injuste ici de ne pointer les projecteurs que sur les plages et les établissements hôteliers, aussi envoûtants soient-ils, lorsqu’on parle de Moorea. En effet, l’île à la forme de cœur possède deux baies, Opunohu et Cook, d’où l’on saisit toute l’immensité des hautes flèches vertes de cette cathédrale naturelle qui domine le cœur d’une l’île habitée par environ 16 000 habitants. D’ailleurs, bon nombre préfèrent l’aspect communautaire et détendu de Moorea au joyeux chaos qui règne à Tahiti et font la navette quotidienne pour se rendre au travail.
Également, ne manquez pas de vous rendre au spectaculaire belvédère situé au centre de l’île, lequel est aisément accessible par voiture ou au moyen d’une excursion organisée par l’hôtel où vous séjournez. De là-haut, la vue est imprenable et, une fois le regard rassasié, on peut aisément s’adonner à une randonnée pédestre ou une balade à cheval pour aller lorgner l’un des huit sommets volcaniques de Moorea.
Le soir, vos sens repus et le cœur léger alors qu’un nouveau crépuscule viendra effleurer l’horizon, vous n’aurez d’autre choix que d’adhérer à l’adage local La vie est heureuse en vous remémorant les jours délicieusement écoulés en ces chaleureuses terres de Polynésie française.
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